Un poème de Aymeric Lalonde
J’ai une étoile rouge au bout de ma cigarette,
Elle détruit et donne la mort à tout ce qu’elle touche;
La peau, elle la marque, le tabac, elle le brûle, et le poumon, elle lui impose son enfer noir et cancéreux d’un train sans fin s’enfonçant dans le fond de la dépendance;
La cigarette danse et danse au bout de ma bouche et de celle, de ceux qui l’entoure, enveloppé de leur bec sec, ratatiné, raté, l’amour d’un baiser envolé;
La cigarette au bout de mes lèvres comme un baiser alcoolique.
J’ai une étoile rouge au bout de ma cigarette,
Je l’aspire, pire encore, je la dévore par mes bronches;
Le bout de ma clope rongée par la boule de chaleur, luisante sur le manche et sombre en fumée;
L’argent envolé, enfumé dans un paquet de vingt, vingt fois plus coûteux que la chaleur d’un regard posé sur ma personne.
L’amour j’en fume,
L’amour me donne le cancer.