Appel à la réflexion

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

Édouard Bernier-Thibault

Réfléchir, c’est affirmer soi-même consciemment son besoin de recherche; recherche du bonheur, recherche de compréhension du monde, recherche de justice, etc., et d’essayer de le mener le plus librement possible. C’est de ne pas nier, ni d’essayer d’enlever le plus vite possible le poids qui est posé sur nos épaules, celui qu’on pose sur nos propres épaules en tant qu’humain. C’est d’accepter cette nécessité que nous nous posons de recherche de sens dans l’existence, sous tous ses aspects, et en l’acceptant, d’essayer de trouver son bonheur dans la réflexion consciente, dans la recherche pour soi et pour l’humanité en entier de réponse ainsi que de solution. Cette recherche, il faut la mener autant pour soi, pour vivre une vie dans la lumière, mais aussi et autant pour tous les autres, tous les enjeux, tous les tracas que nous avons autant pour nous que pour toute l’humanité. “Que dois-je faire? et “Que devons-nous faire?” (“nous” en tant qu’humanité) sont les questions ultimes et inséparables auxquelles toutes les autres se rapportent.

C’est aussi d’accepter la part absurde de cette condition qui est la nôtre. Nous nous posons un poids énorme sur les épaules, pourquoi se compliquer la vie avec ses questions, pourquoi s’imposer cette angoisse, pourquoi cherche-t-on désespérément comment être, comment agir? Si on va vraiment au fond de notre recherche de compréhension on ne trouve aucun vrai sens final. L’étymologie du mot «Philosophie» le dit assez bien; “Philos” (aimer ou avoir de l’affection) “Sophia” (sagesse), ceux qui mènent la recherche ultime de compréhension n’ont comme sens final… que l’amour de la connaissance, comprendre pour le bonheur de comprendre! Loin d’être les rigoristes et les ascétiques qu’on les présume parfois, les philosophes sont des êtres qui sont profondément animés par la passion, le « désir épistémique », qui est assumé et qui est pris le plus au sérieux que possible. Poussée à sa logique extrême, la recherche de compréhension n’a pas de sens, elle est tout simplement la tentative de satisfaction d’un désir, d’une passion.

C’est la passion la plus noble, la plus belle et la plus profonde de l’existence et même si on ignore trop souvent son appel ou qu’on laisse d’autres y répondre à notre place, elle est toujours là, toujours là pour nous rappeler que nous sommes faits avec cette pulsion magnifique de volonté, du désir insatiable et inépuisable de la connaissance ainsi que de la compréhension. Tant qu’on ne lui fait pas face, on ne pourra jamais être pleinement satisfait, pleinement heureux. En effet, nous sommes des experts pour éviter de faire face à nos questions importantes.

C’est parce qu’on a accepté ou inventé toutes sortes de réponses, toutes sortes d’excuses pour taire notre voix intérieure qui crie à l’incompréhension que nous ne ressentons plus se tourment, cette nécessité de questionner parfois épeurante, voir angoissante quand on ne sait comment procéder dans celle-ci. Rechercher la compréhension et de ne pas l’obtenir tout de suite est profondément souffrant, on accepte bien vite de mettre fin à cette souffrance pour « comprendre » sans réfléchir soi-même. Ainsi, on est prêt à accepter les réponses simplistes, les idéologies, les dogmes, les normes, les codes, les lois qu’on nous véhicule ou qu’on nous impose.

La réflexion rationnelle et rigoureuse s’apprend, et malheureusement, trop peu l’apprennent ou l’appliquent. Cette absence de réflexion rigoureuse, combinée avec notre recherche de compréhension et d’explication innée est la racine de beaucoup des maux de l’humanité; la création de superstition, de dogme, de mysticisme n’est rien d’autre que la meilleure manière que les humains ont trouvé pour cesser leurs angoisses de compréhension et\ou de chercher à manipuler les autres en reconnaissant et utilisant ce trait humain pour justifier des actions, du pouvoir, de la domination, etc. La première étape de la recherche de compréhension est de se réapproprier ce processus, de le mener soi-même par notre propre capacité universelle à la rationalité avec le moins d’influence, d’intérêt ou de volonté autre que celle de soi ainsi que de l’objectivité. Ainsi l’angoisse d’autrefois face à la quasi-infinité de questions non répondues devient un optimisme et un sentiment de puissance infinie, puisqu’on se dote des outils pour percer les mystères de l’univers, du monde, de la société, de nos relations et de nous-mêmes. Se défendre intellectuellement, c’est d’affirmer un plein contrôle sur ses propres actions et positions, ne reléguant à rien ni personne la tâche de réfléchir ainsi que de connaître. 

L’enfant possède le germe de toute philosophie, il est rempli de questions et sa curiosité n’a pas de borne, mais il est incapable d’arriver à ses propres conclusions, ou du moins à réfléchir rigoureusement. Le philosophe n’est rien d’autre que celui qui ravive la merveilleuse curiosité qui nous animait tous naturellement quand nous sommes venus au monde, en lui apportant les outils et les méthodes de la pensée rationnelle.

Bref, c’est dans le fait de réfléchir que nous affirmons véritablement notre humanité, notre recherche de compréhension, à la fois dans sa dimension concrète et appliquée, pour le bien, pour le juste, pour le mieux, que dans sa dimension absurde, que nous devons accepter, de laquelle nous devons être capable de rire, et que nous devons vivre pleinement; pleinement dans l’amour de la sagesse, de la compréhension et du fait même, de la réflexion. Celle-ci n’est pas facile, elle demande de la rigueur, de la méthode, du temps, de l’humilité face à ses présupposés et ses croyances infondées, mais elle est ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, elle est le bonheur le plus pur en action, elle est la satisfaction de notre plus grand désir, de notre plus grande passion; comprendre pour savoir et pouvoir agir ainsi que comprendre pour le bonheur, l’amour de comprendre en soi. 

Vie donc dans cette passion, dans ce désir! Goinfre toi de philosophie, de littérature, de nourriture pour l’esprit, puisque ce n’est pas une tâche de réfléchir, c’est une délivrance de toute incompréhension, de toute angoisse, de toute idéologie et tout dogme extérieur. C’est une affirmation de soi comme être pensant, comme être humain …

Que demander de plus, ou exiger de moins pour le bonheur?

Les changements climatiques et la révolution

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) nous met face à un constat alarmant : si nous ne changeons pas de façon radicale nos manières de produire et de consommer, nous ferons face à un mur et des conséquences catastrophiques en découleront. Une transformation profonde de nos manières de faire et d’organiser nos sociétés est de mise et ce changement de paradigme, je l’appelle « révolution ».

Pour penser des solutions, il faut commencer par comprendre ce qui pause problème. Nous vivons aujourd’hui, en Occident, dans des sociétés surconsommatrices ne tenant pas suffisamment compte de l’équilibre des écosystèmes dont notre espèce dépend pour sa survie. Bien qu’une grande part de la population reconnaît cette situation, il reste des freins qui empêchent les changements d’arriver au moment où nous en avons le plus besoin.

Un des obstacles menaçant notre salut n’est nul autre que notre conception moderne du bonheur. Cette vision du monde hédoniste, caractérisée par la recherche sans limite des plaisirs par l’accumulation des richesses matérielles, ne convient plus à notre temps. Nous devons aujourd’hui accepter de restreindre nos désirs à l’intérieur des contraintes que nous dictent les écosystèmes. Restreindre nos désirs ne se fera pas sans peine, mais c’est le seul moyen que nous avons de limiter les cataclysmes qui menacent l’espèce et qui seront sources de maux bien plus terribles.

Réduire nos désirs ne veut pas dire ne plus répondre à nos besoins. Nous devons cependant tenter de répondre à ces besoins par des moyens conciliables avec nos écosystèmes. Par exemple, il est possible de fabriquer nos objets à partir de matières et de procédés ayant peu d’impacts sur l’environnement et de les concevoir tels qu’ils pussent être réutilisés de différentes façons ou retournés à la nature sans problème. Une autre avenue possible est la dématérialisation des réponses à certains besoins, par exemple, en matière de loisirs et de divertissement. Notez que je ne parle pas ici de numérisation. En d’autres mots, il faut transformer une partie de nos habitudes matérialistes en habitudes spirituelles, culturelles et sociales. Nous tenons pour acquis que le bonheur est dans les objets, il faudra changer de mentalité si nous voulons faire face à la crise climatique.

Un autre des obstacles à la transition écologique est notre mode de production capitaliste. Ce système, décrit, analysé et décortiqué par Karl Marx dans Le Capital il y a maintenant un peu plus de 150 ans, est toujours au centre de nos vies. Il se caractérise dans ses grandes lignes par la propriété privée des capitaux et des moyens de productions par une minorité employant une majorité de travailleurs. Une autre de ses caractéristiques se trouve dans la recherche par les capitalistes (c’est-à-dire la minorité propriétaire) de toujours plus de profits. Il existe deux moyens de faire augmenter ses profits si on vend des biens ou des services: on peut faire plus de ventes ou on peut augmenter son taux de profit. Les entreprises sont donc réticentes face aux lois qui cherchent à réglementer la production et la vente des produits, car celles-ci menacent leurs profits. Bien souvent, elles arrivent à y échapper, notamment grâce à leur pouvoir économique qui leur donne une certaine emprise sur les États. Ce sont donc les intérêts privés d’une classe possédante qui dirigent la production et la consommation dans un système capitaliste, même si ces intérêts sont parfois opposés à ceux des travailleurs, des écosystèmes et des populations en général. On peut dire que les capitalistes ont avantage à ce que la population consomme et surconsomme, puisque c’est au travers de la vente qu’ils réalisent leurs profits.

Un autre caractère propre au capitalisme est de légitimiser une répartition inéquitable des ressources et des richesses. La propriété privée des moyens de productions en est la source. En effet, le capitalisme accepte que les propriétaires accaparent les profits issus de la vente des marchandises produites et services fabriqués ou donnés par les travailleurs tout en en réservant qu’une partie aux travailleurs et aux investissements. Cette dynamique et la transmission héréditaire des richesses sont à la base des inégalités sociales observées aujourd’hui.

Serait-il juste que nous ne soyons pas tous égaux face aux sacrifices qu’exigera la transition écologique? Je crois que non. Bien au contraire, une répartition plus équitable des richesses améliorerait la condition de la population générale en ces temps pour le moins incertains. En outre, on ne peut pas demander au plus pauvre de faire des sacrifices alors qu’il vit déjà difficilement.

Comment la révolution peut-elle se faire? La non-violence est de mise, nous avons pu voir dans l’histoire les bains de sangs et les échecs qui découlèrent de bien des révolutions violentes. Il convient aussi d’éviter de déshumaniser l’ennemi et les individus découlant du système et de se souvenir que chacun mérite de vivre et de vivre heureux et à l’abri de toute forme de persécution. La révolution vise à changer un système et non pas à s’attaquer aux représentants de ce dernier. Sinon, ce n’est pas du côté du pouvoir que viendra la révolution, c’est à la population à s’organiser d’elle-même, à développer des alternatives au système et à faire pression sur les gouvernements. On ne peut pas se permettre d’attendre que les gouvernements agissent d’eux même. Il est aussi important pour la réussite de la transition que la population s’éveille quant à la crise et aux solutions possibles et qu’elle soit donc en mesure de les accepter et de les mettre en place. Il faut aussi maintenir la démocratie sans quoi le pouvoir reviendra à une minorité qui pourrait à termes être déconnectée de la réalité populaire et prendre des décisions à l’encontre des intérêts du peuple ou allant même jusqu’à menacer ses libertés élémentaires.

Sur ce, faites votre part, ne consommez pas trop, consommez bien (du moins le mieux que vous le pouvez) et profitez de la vie!

« Speak québécois »

Invité : Gaetan Tellier

Le poème qui suit est un travail qui s’appuie sur les œuvres de Marco Micone « Speak What », et de Michèle Lalonde « Speak White ».

Il est si beau de vous entendre parler
De votre Torrent, (1)
Vous qui vous êtes rebellés
Avec votre joual (2)
Face à l’Erreur Boréale (3)

Nous sommes venus des 5 continents
Mais ne sommes pas sourds à votre étranglement
Face à votre combat linguistique
Speak québécois
Et pardonnez-nous de causer des problèmes ethniques
Nous, vos cousins, qui ramenons les valeurs de Madiba, (4)
Les paroles d’El Sol de Mexico, (5)
Et les souvenirs d’un Mausaulée à Agra (6)

Speak québécois
Contez-nous vos légendes autochtones
Montrez-nous votre Ookpik (7)
Parlez-nous de vos couleurs d’automnes
De la vue au sommet des pics
Du printemps érable (8)
De votre tire hivernale (9)
Nous venons d’un peu partout
Mais nous avons le goût
Que vous nous chantiez Gens du pays (10)
Nous sommes sensibles aux esprits cadenassés
Et aux esprits en quête d’identité

Speak québécois

Pour scander « Je me souviens » (11)
Dans votre combat non sans vain
Vous souvenez-vous d’être durs d’oreille
« And of the voice des contremaîtres
You sound like them more and more » (12)

Speak québécois tabarnak
Qu’on vous entende
De Montréal jusqu’aux innombrables lacs
Pour choisir vos immigrants,
Pour ordonner
Votre langue sans essayer
De comprendre le plus important
De comprendre que ces personnes
Qui ne sont pas francophones
Donnent leur voix
Pour vous aider à ouvrir la voie

Crisse Speak québécois
Pour imposer tes domaines
Sans prendre la peine
De prendre des mesures exceptionnelles
Pour ces âmes humaines
En cette période de crise mortelle (13)
Qui secourent les progéniteurs de la relève
Bien peu considérées, je leur allume un cierge
Pour leur montrer qu’elles ne sont pas un « peuple-concierge » (14)

Speak québécois
Parle-nous de toé
Oubliez la liste (15)
Oubliez l’immigration élitiste (16)
Parlez-nous de notre avenir ensemble
Afin que vos détracteurs tremblent

Ayez le confort de partager vos combats
Imposez-nous votre idiome
Que notre corps becomes the home
Implantez-nous une graine du Québec
Pour qu’elle devienne un arbre,
Une forêt le nouveau poumon du Québec

Speak québécois
Tell us about votre recherche de reconnaissance
Nous savons que ce mot n’est pas que votre sens
Considérez-nous comme un réceptacle
Et non comme un obstacle.

Notes de l’auteur

(1) Le torrent d’Anne Hébert, autrice qui a écrit sur des sujets qui n’étaient pas jugés « pour les femmes » à son époque.
(2) Un sociolecte du français québécois qui fait débat
(3) Documentaire de Richard Desjardins, artiste engagé
(4) Surnom de Nelson Mandela, politicien d’Afrique du Sud
(5) Surnom de Luis Miguel, Chanteur mexicain et icône d’Amérique latine
(6) Cf au Taj Mahal, une des 7 merveilles du monde moderne
(7) Jouet artisanal inuit en forme de hibou
(8) Cf aux grèves et manifestations étudiantes de 2012 
(9) Allusion à la tire d’érable
(10) Chanson considérée par beaucoup de Québécois comme l’hymne du Québec
(11) Devise du Québec
(12) Tiré de Speak What de Marco Micone 
(13) Cf à la période de covid où il y a eu un ralentissement des services de l’immigration au Canada et au Québec, sans que des mesures exceptionnelles soient prises pour les protéger de l’impact d’un tel ralentissement. Exemple : aucun allégement pour les étudiants étrangers qui attendent leur permis d’études ; un an pour que le Canada (et pas le Québec) monte un programme pour faciliter l’immigration des préposés aux bénéficiaires immigrants.
(14) Cf aux propos de Michèle Lalonde, et au fait que 1 tiers des préposés aux bénéficiaires et à l’entretien sont issus de l’immigration.

(15) Cf à la liste des professions admissibles au Programme de l’expérience québécoise, créée par la CAQ qui détermine les domaines dans lesquels tu dois étudier et/ou travailler pour avoir accès à la voie rapide (2ans) pour la demande de résidence permanente. Beaucoup d’étudiants étrangers ont été touchés par cette création, ainsi que beaucoup de travailleurs.
(16) Cf à l’ambition du gouvernement de Legault à avoir une immigration intellectuelle ou riche : « À chaque fois que je rentre un immigrant qui gagne moins de 56000 dollars, j’empire mon problème » au conseil du patronat du Québec.

Pour une accélération de la transition verte en agriculture: Plus de demi-mesures!

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

À l’automne dernier, le gouvernement du Québec a fait un pas dans la bonne direction en dévoilant le Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD) visant à « accélerer l’adoption de pratiques agroenvironnementales responsables et performantes afin de répondre aux préoccupations des acteurs du milieu agricole et des citoyens* ».

Les industries de l’alimentation et de l’agriculture représentent des milliers d’emplois, d’énormes sommes d’argent et un système de gestion extrêmement complexe. Ces secteurs sont reliés à une multitude d’enjeux environnementaux en plus de tenir un rôle décisif dans la transition vers une société plus verte.

Après notre analyse du PAD, nos recherches et échanges sur l’agriculture durable, nous venons à la conclusion que ce plan doit présenter des cibles plus ambitieuses afin d’accélérer la transition verte. Même si celui-ci repose sur de bonnes bases, il ne semble pas tenir compte de l’urgence climatique à laquelle l’humanité doit faire face. Nous ne pouvons plus nous contenter de demi-mesures!

Le Plan d’Agriculture Durable 2020-2030

Ce plan prévoit un investissement de 125 millions sur les 5 premières années, visant à accélérer l’adoption de pratiques agroenvironnementales durables touchant cinq points principaux: réduire l’usage de pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement, améliorer la santé et la conservation des sols, améliorer la gestion de matières fertilisantes, optimiser la gestion de l’eau et améliorer la biodiversité.

Les enjeux auxquels celui-ci s’attaque sont pertinents: l’usage excessif des pesticides et des produits chimiques est un problème pour la protection de notre santé et de nos écosystèmes. Toutefois, en se penchant sur les objectifs concrets qui sont établis, on est rapidemement déçu. Par exemple, le PAD vise à réduire de 500 000 kg la vente de pesticides. Cela équivaudrait à une baisse de seulement 15% de leur utilisation, et ce, sur une durée de 10 ans! Les experts n’ont pas manqué de souligner le manque d’ambition de ses cibles et de son envergure, considérant la période et le budget qui sont prévus. Nous pouvons et nous devons exiger plus pour vraiment faire changer les choses.

L’atteinte des objectifs du plan fonctionne sur un système de reconnaissance pour inciter les agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques. Un tel système fonctionnera par « la rétribution des pratiques agroenvironnementales basée sur l’atteinte de résultats et le partage des risques** ». Le gouvernement alloue la plus grande part du budget (70 millions) à cet effet. Cette partie du plan est fondamentale: on doit soutenir concrètement nos agriculteurs et agricultrices pour une transition verte.

Il est vrai que les agriculteurs ne devraient pas avoir à supporter seuls les coûts que peut impliquer une transition durable. Toutefois, nous croyons que cela ne sera pas suffisant pour changer la pratique des grands pollueurs en agriculture puisqu’ils pourront continuer sans pénalité leurs pratiques axées sur l’utilisation intensive des pesticides, la monoculture et la production massive. En continuant de soutenir ceux qui font des progrès, plusieurs proposent aussi de mettre en place une taxe de 10 à 15% sur la vente des pesticides***. Un plan d’agriculture durable complet doit inclure de telles mesures.

Bref, ce Plan d’agriculture durable 2020-2030 démontre que le gouvernement est prêt à faire un pas vers la transition verte. Cependant, nous exigeons des cibles plus élevées. Nous sommes capables de faire beaucoup mieux! Avec un système de reconnaissance fort et des punitions pour les grands pollueurs agricoles, nous pourrions accélérer le changement. Les efforts que nous appliquons doivent être à la hauteur du défi climatique mondial de notre époque. Aux grands problèmes, les grandes solutions!

Sincèrement,
Le Comité COP 26 du Cégep du Vieux Montréal, Alyssa Vézina, Édouard Bernier-Thibault, Frédérique Bordeleau, Orianne Démontagne, Stella Dalbec Chabot et Xavier Courcy-Rioux.

*, ** Gouvernement du Québec, « Agir, pour une agriculture durable – plan 2020-2030, »  Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020

*** Commission de l’Agriculture, des Pêcheries, de l’Énergie et des Ressources Naturelles; « Examiner les impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, ainsi que les pratiques de remplacement innovantes disponibles et à venir dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, et ce en reconnaissance de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois », Assemblée Nationale du Québec, Février 2020 

Perception de la femme en 2021 : 8 témoignages

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

Le 8 mars dernier, alors que l’on célébrait la Journée Internationale des droits des femmes dans la foulée de meurtres conjugaux et de nouvelles lois américaines anti-avortement, deux questions majeures montèrent à mon esprit. Qu’est-ce qu’être une femme? Et surtout, quelle en est sa condition, en 2021? J’ai donc décidé d’interroger des personnes de mon entourage à ce sujet. Cet article servira donc de voix pour 8 témoignages qui dévoilent authentiquement différents angles sur le genre et l’identité, l’expérience du patriarcat ou encore sur la notion d’égalité.

« Pour moi, être une femme, ça ne signifie pas grand-chose. On sait tous et toutes que les genres sont une construction sociale et culturelle. Je m’identifie toutefois à ce genre par le fait que je suis à l’aise avec celui-ci. Être une femme, c’est regarder les autres femmes et se dire “ouais, je suis comme ça aussi”. C’est s’associer à un groupe de personnes qui ont les mêmes caractéristiques que toi, qu’elles soient physiques ou mentales. Encore là, c’est compliqué parce que de quelle façon est-ce qu’une femme pense? Bien sûr il y a tous les stéréotypes auxquels, je l’avoue, je corresponds souvent. Seulement, le “mental” d’un genre ne peut pas vraiment être déterminé sauf par la culture dans laquelle nous sommes socialisés. Bref, sans vouloir m’éterniser, être une femme au Québec, c’est s’identifier au modèle proscrit par la société de ce qu’est une femme. »

« La condition de la femme en 2021 est encore catastophique et ce n’est pas une question d’opinon, mais une question de faits et de statistiques visibles à l’oeil nu. C’est pourquoi j’ai énormément de misère avec les débats là-dessus, parce qu’il n’y a tout simplement aucun débat à avoir. Les femmes sont désavantagées pas mal partout, sauf peut-être dans les divorces et pour les métiers nocturnes. Inégalités salariales, partage de tâches non équitables, violences sexuelles, stéréotypes, féminicides et je pourrais continuer pendant 100 pages. Les hommes sont vites sur la gâchette pour dire “qu’on l’a eu notre droit de vote” et “que l’égalité est atteinte, pourquoi tu chiales?” Je chiale parce que des personnes comme toi, avec un manque d’éducation fracassant sur le sujet, se permettent d’avoir une opinion. »

« Je ne peux pas concevoir qu’en 2021 je dois encore convaincre les gens que la condition féminine au Québec est pitoyable. Serais-tu motivée toi si je te disais qu’après t’être tapé 3 ans de BAC et l’École du Barreau tu gagnerais 0.87$ pour chaque 1$ fait par un homme même si vous avez le même parcours et le même poste? Je ne crois pas. La situation est globalement démotivante. »

Isabelle

« Pour moi, être une femme, c’est être 100% moi-même, tout en restant consciente de l’influence que le patriarcat a sur moi et mes décisions. »

Zoe

« Qu’est-ce qu’une femme? Pour moi, être une femme ne devrait être qu’un qualificatif comme un autre : j’ai les cheveux bruns, je mesure 5 pieds 4, je suis une femme. Mon sexe ou mon genre ne me définit pas comme personne, cela ne dicte pas mes préférences, mes aspirations, mes traits de personnalité. Dans une société où tout est genré à l’extrême, ça peut sembler déroutant, mais voilà comment je l’expérimente. Être une femme dans un système patriarcal a évidemment influencé mes expériences, mais dans un monde idéal, être une femme ne serait qu’un détail parmi d’autres. Ce qui nous qualifie réellement, à mon avis, ce sont nos rêves, nos qualités et nos limites, toutes nos différences individuelles qui nous rendent uniques. Je suis une femme mais avant tout, je suis moi. »

« On pourrait voir la condition de la femme d’une vision occidentale et plutôt positive, en se disant qu’aujourd’hui, les femmes ont beaucoup plus de droits et de considérations que dans les siècles derniers. Mais pourquoi vouloir se comparer au pire, et non au mieux? Même dans ma position privilégiée, je constate que l’égalité est loin d’être atteinte. Ne serait-ce que dans les conditions de travail médiocres des emplois traditionnellement “féminins”, dans les écarts de salaires, dans le système judiciaire, dans la répartition des tâches dans les couples hétéros, et j’en passe. Être une femme en 2021, c’est encore devoir travailler beaucoup plus fort qu’un homme pour prouver que tu “mérites” ta place.  C’est voir tous tes propos être remis en question, car “est-ce que tu sais vraiment de quoi tu parles?”  C’est se faire dire qu’on doit être belles, mais pas trop, sinon on cherche l’attention. Être une femme en 2021, c’est être vue comme un objet sexuel, comme si notre corps était une marchandise. C’est devoir faire attention à ne pas nous faire agresser, car on nous dira qu’on l’a cherché si on était habillée trop légèrement. C’est avoir peur de marcher seule le soir, et surveiller son verre dans les bars. C’est avoir un frisson d’horreur dans le dos en voyant le nombre de féminicides grimper en flèche depuis le début de l’année. Être une femme en 2021, c’est aussi de se faire dire qu’on exagère, et qu’il n’y a plus de sexisme. C’est facile de ne pas voir l’oppression, quand on ne l’a jamais vécue. Bien sûr que les conditions des femmes sont bien meilleures qu’il y a 50 ans. Mais qu’on n’utilise pas cet argument pour réduire au silence celles qui dénoncent les injustices actuelles qui perdurent.»

Anne-Sophie

« Pour moi être une femme c’est d’être forte en tout temps. J’ai toujours une pression sociale qui me pousse à être constamment polie, même avec des gens qui ne le méritent pas. Elle me pousse à être intelligente, mais juste assez pour ne pas être intimidante. Elle me pousse à rire à des blagues déplacées par peur des représailles, à passer en deuxième, à me battre deux fois plus pour avoir moins en bout de ligne. En 2021, je veux voir moins de barrières entre les genres, plus de représentations, non seulement des femmes mais de n’importe quel groupe qui depuis trop longtemps n’est pas pris au sérieux. La réalité, c’est qu’on a besoin des femmes et de leur force peut-être même plus en ce moment que jamais, et on ne fait rien pour les encourager. » 

Amandine

« Selon moi, être femme c’est le devenir, que ce soit en vivant les pressions d’une société qui valorise la femme féminine (dans le stéréotype qu’on connait de la dichotomie de la féminité et de la masculinité), en subissant les contraintes culturelles et les conséquences si on n’y répond pas. En étant dévalorisées pour qui on est à cause de normes qui aujourd’hui sont quasiment vues et justifiées comme naturelles quand à la base elles sont totalement culturelles (et tout ce qui découle plus spécifiquement de cette construction sociale). »

« Pour moi, la condition féminine en 2021 est quasiment impossible à établir parce que je crois qu’il y a tellement d’inégalités et de disparités des conditions pour toutes les femmes sur la Terre. Niveau égalité, ce ne sont pas toutes les femmes qui sont rendues au même endroit dans leur bataille, mais de ce que je connais je ne crois pas qu’en 2021 on peut affirmer que les femmes sont égales aux hommes, quand elles devraient définitivement l’être. » 

Béatrice

« Mon genre n’a que très peu à avoir avec mon identité. Être une femme, c’est biologique: je peux avoir des enfants. Mais, au-delà de ça, personnellement, ça n’a pas beaucoup d’impacts sur mes passions, ce que j’aime, ce que je n’aime pas, mes rêves et ambitions. Être une femme pour moi, c’est surtout dans le regard de l’autre, je suis une femme pour les autres… et tout son lot de désagréments: attouchements non consentis, commentaires désobligeants, craindre pour ma sécurité le soir, etc. Bien sûr que tout cela a un impact sur mon évolution en tant que personne, mais ça c’est à cause de la perception de l’autre, pas mon genre intrinsèquement. »

« Lorsqu’on voit qu’il y a eu 5 féminicides en février seulement, il est difficile d’être optimiste. Je suis déçue. On parle beaucoup d’identité de genre, de transphobie, de body positivity … on parle, on parle et on parle encore. Je vois des filles s’indigner pour des bagatelles, s’indigner lorsqu’un garçon veut parler d’un sujet qu’elles considèrent comme ne faisant pas partie de son expérience à lui et on parle, on s’indigne…  Durant ce temps, des femmes meurent violemment aux mains de leurs partenaires. Je vois que personne ne prend la relève, je ne vois que des discussions stériles. J’aurais pensé qu’enfin on aurait impliqué les hommes dans notre combat. J’aurais pensé que la nouvelle génération aurait enfin intégré et compris que le féminisme c’est l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce n’est pas avoir le dessus dans une conversation et s’offusquer à cause de mots. Bien sûr il faut parler, pour guérir, pas pour diviser. »

Anonyme

« J’ai de la misère à trouver comment définir c’est quoi une femme, je pense que j’ai de la difficulté à définir les genres parce que c’est une construction sociale, selon moi ce qui définit une personne va plus loin que son genre. Je n’arrive pas à mettre dans une boîte toutes les femmes du monde, mais pour faire bref, je dirais qu’une femme c’est quelqu’un qui s’identifie comme telle. La condition actuelle de la femme en 2021 est autant difficile à définir parce que chaque femme vit une réalité différente. Je crois qu’en général, on assiste autant à un recul qu’à un avancement dans la société. C’est super complexe à définir et impossible à résumer. » 

Sophie

« Selon moi, c’est une chance autant qu’un défi ; ça comprend une force innée, mais également des contraintes à la liberté qui ne sont pas impliquées pour les hommes. Être une femme représente toute la beauté d’être, la capacité à aimer sans limites, le don de soi au prochain, et n’est ni caractérisé par ce qui se trouve entre tes jambes, ni par une façon de t’exprimer physiquement. En tant que femme blanche cisgenre, je peux considérer que mes conditions sont assez favorables à un bon développement en termes concrets : la représentation dans les médias, l’accès à l’éducation, les emplois possibles, etc., sont des aspects sur lesquels je profite d’assez de privilèges. Toutefois, nous ne sommes toujours pas à un point où les voix des femmes de toutes classes sont entendues, encore moins écoutées, particulièrement sur des aspects moins concrets, tels que le système de justice et la culture du viol ; ces sujets moins abordés ont besoin d’encore beaucoup de travail pour qu’on puisse affirmer avec confiance que nous sommes en égalité avec les hommes. » 

Annabelle

 « Être humain défini par ses caractères sexuels, qui lui permettent de concevoir et de mettre au monde des enfants.  »

Définition actuelle du mot « femme », Dictionnaire de l’Académie française

Au moment où je compile ces témoignages, le nom de Sarah Everard résonne encore à travers les médias. Quelques jours après l’arrestation du policier Wayne Couzens pour l’enlèvement et le meurtre de cette jeune femme de 33 ans, je ne peux qu’encore réfléchir à la situation de la femme en 2021. Si une femme ne peut pas marcher seule le soir sans être potentiellement en danger, que cela dit-il sur notre société ? Si j’avais une fille aujourd’hui, est-ce que je l’éduquerais comme ma mère m’a éduquée ? La triste réalité, c’est que ma fille devrait encore subir les atroces conditions que la femme vit toujours au 21ème siècle, et ce, à travers le monde. Je devrais lui parler de la culture du viol. De la violence envers les femmes. Des féminicides. De ce que c’est, l’équité salariale. Du système patriarcal. Des femmes comme Thérèse Casgrain, mais aussi des femmes comme Sarah Everard. De plein d’autres choses, évidemment, mais surtout qu’être femme, c’est l’un des plus beaux cadeaux, même si des fois, il peut être empoisonné. 

Sur ce, en ce 2 avril, je vous souhaite une belle Journée Internationale des droits de la femme, car selon moi, chaque jour est un combat pour une ou pour une autre. 

Réforme, pouvoir populaire et environnement

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

Il y a quelques temps de cela, durant la première semaine du mois de mars, le co-porte-parole de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, présentait un intriguant projet de réforme parlementaire. Celui-ci affecterait le pouvoir détenu par la population sur le cours de la politique. En effet, il est déplorable de constater que le poids dans la balance démocratique de bien des Québécois aujourd’hui se résume au passage à l’urne environ tous les quatre ans.

Conséquemment, le député de Gouin propose l’instauration d’un principe permettant aux citoyens d’une circonscription donnée de révoquer le mandat de leur représentant parlementaire. Concrètement, le processus d’expulsion serait entamé par la signature d’une pétition d’initiative populaire qui donnerait suite à la tenue d’un référendum confirmant démocratiquement le choix du renvoi.

Cela signifierait que les électeurs seraient dorénavant en mesure de remplacer un député dont la gestion ne conviendrait plus aux yeux de la majorité, en évitant l’attente des prochaines élections. Ceci, entre autres, contraindrait les élus à travailler davantage au gré des préoccupations de la population, puisque ceux-ci ne bénéficieraient plus d’une assurance, jusqu’à la prochaine dissolution parlementaire, de conserver leur poste.

Conjointement à cette première motion, le co-porte-parle de Québec Solidaire suggère la création d’une chambre des générations. Cette dernière, en l’occurence, rassemblerait 60 membres, soit 30 experts environnementaux ainsi que 30 citoyens aléatoirement nommés. En somme, ce nouvel ensemble jouerait un rôle de contrepoids au sein de l’Assemblée Nationale en matière environnementale via l’exercice de son droit de véto pouvant interrompre temporairement un projet de loi afin d’en exiger son réexamen.

Des idées sont, certes, porteuses d’une éventuelle refonte participative de notre démocratie, mais encore faudrait-il qu’elles se concrétisent. À vrai dire, les chances qu’advienne l’adoption de ces réformes sont minces si l’on se fie à l’historique peu concluant des projets antérieurs du même ordre.

Par exemple, mentionnons que le premier ministre actuel, comme beaucoup de ses prédécesseurs, proposait, avant sa victoire, une réforme au niveau du mode de scrutin alors qu’aujourd’hui ce dernier semble, sans s’étonner, avoir perdu de son enthousiasme pour la question.

Les camps politiques, victimes de la structure électorale comme parlementaire, souhaitent la voir évoluer. Or, lorsque celle-ci joue finalement en leur faveur, les partis perdent, avec raison, tout intérêt à ce que la conjecture soit altérée. Bref, la règle voulant que les changements institutionnels majeurs soient remis aux calendes grecques risque de rester effective.

Ainsi, des messures permettant que davantage de décisions soient prises de façon extraparlementaire, telles que celles proposées par M. Nadeau-Dubois, mentionnées plus haut, contribueraient à la résoluton de l’impasse persistante à laquelle se heurtent les réformes systématiques de notre démocratie. En soi, cela limiterait la mesure dans laquelle les politiciens se permetteraient de diverger des aspirations spécifiques de la majorité des électeurs.

Justement, en parlant de décisions parlementaires de l’opinion publique ou controversée selon celle-ci, un projet ayant en ce moment lieu au Québec illustre cette problématique pouvant découler d’un parlementarisme caractéristique du système démocratique québécois.

En effet, il est question ici du projet piloté par l’entreprise GNL Québec; celui-ci se résume à la construction, dans la porton Nord du Québec, d’un gazoduc dont le contenu serait liquéfié, entreposé et exporté depuis le Port de Saguenay où des infrastuctures seraient bâties à cet effet. Ce plan, si concrétisé, représente un risque environnemental considérable. Non seulement cela créerait de nouvelles opportunités commerciales pour les combustibles fossiles sur le marché international, mais il planerait aussi dorénavant la menace d’un déversement et d’une perturbation de l’écosystème qu’abrite le Parc national du Fjord à proximité de Saguenay.

L’illustration de mon propos réside dans ce projet en ce qu’il relève entièrement de l’initiative du parti majoritaire au Québec que travaille activement à son développement alors que, selon les sondages, près de la moitié des Québécois s’opposent à sa réalisation. Dès lors, considérant la gravité des enjeux, la suspention temporaire de la progression du plan serait de mise. Or, la Coalition Avenir Québec, bénéficiant de la majorité, ne déroge pas à sa décision initiale et prévoit toujours entamer le développement des infrastructures sous peu. Ajoutons que le parti persiste dans cette voie malgré la résistance acharnée d’organisations citoyennes qui, par ailleurs, sont parvenues à décourager maints investisseurs de soutenir le projet.

La présente situation est donc, en ce sens, la démonstration de sérieuses lacunes quant à la représentativité et au réel pouvoir de l’opinion publique au sein de nos institutions démocratiques, sans compter que, dans le cas de GNL, le défaut en question permet l’élaboration d’un projet aux effets délétères sur l’environnement. Mentionnons également que le recours à la formation d’un bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE), tel qu’instauré afin de consulter la population avant que le projet ne se réalise, demeure insuffisant étant donné que la décision de ce dernier ne peut primer sur celle d’un parti majoritaire.

En conclusion, le tout nous éclaire sur les effets bénéfiques qu’apporterait la concrétisation des propositions de réformes parlementaires du député de Gouin. Effectivement, le droit de véto, détenu par la chambre des générations permetterait un ralentissement considérable du processus d’adoption de motions faisant l’objet d’un litige au sein de la population. Le principe de révocation citoyenne du mandat d’un représentant de circonscription, quant à lui, ouvre la porte à d’éventuelles réorganisations des rapports de forces au sein de l’Assemblée Nationale à tout moment, en cas d’une baisse subite du degré d’approbation de ses décisions. L’évolution des actions menées par le gouvernement saurait être interrompue par le consensus populaire, palliant ainsi les limites d’un système démocratique où le pouvoir émanant du peuple est réduit au suffrage d’une poignée de représentants.

Préoccupant, mais à quel point?

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

La première moitié de l’année scolaire arrivant à terme pour les élèves du primaire et du secondaire, que tombent déjà les rapports ministériels sur la performance académique des jeunes Québécois et Québécoises. Le constat de ces derniers est, sans étonnement, que les résultats sont à la baisse. L’éducation est plombée par le contexte pandémique, une trame de fond affectant concrètement comme psychologiquement les citoyens à en devenir.

Bien que la tranche d’âge concernée des 4 à 17 ans bénéficie de meilleurs accommodements par rapports aux cégépiens ou aux universitaires en ce qui a trait aux cours en présentiel, il n’en reste pas moins que d’autres éléments réduisent la véritable portée de ces permissions.

En effet, il suffit d’un seul cas présumé pour que l’ensemble du groupe se voit de retour derrière l’écran depuis la maison. De plus, est-il important de mentionner que les élèves du secondaire ne suivent qu’une fraction de leurs cours à l’école par semaine. Autant dire que le temps d’enseignement en classe réelle fait figure d’exception plutôt que de norme pour les adolescents. On peut aussi compter comme facteurs démotivants une vie étudiante atrophiée et l’encadrement des élèves par la distance nécessairement restreint.

La piètre performance académique actuelle suscite, vous l’aurez compris, d’importantes préoccupations au ministère de l’Éducation, mais aussi, bien au-delà du cabinet, dans l’ensemble de la population. L’éducation lors d’une crise sanitaire est-elle lésée au point d’animer la crainte d’une éventuelle arrivée sur le marché du travail de citoyens inaptes? Est-ce que la mise au point d’un camp estival de rattrapage scolaire s’avèrerait être une solution envisageable comme le suggèrent les responsables de l’éducation?

Avant de tenter par méthode choc d’endiguer le grand mal que représentent les bulletins de jeunes moins reluisants qu’à l’habitude, peut-être devrions-nous relativiser et remettre en question la pertinence des notions leur étant dispensées d’après l’évolution du monde qui les verra grandir.

Rappelons-nous qu’il fut une autre problématique majeure accentuée par la pandémie, soit le manque d’employés dans les secteurs primaires, comme celui de l’agriculture, requérant peu ou pas de qualifications. Normalement, afin de pallier le manque de main-d’œuvre dans ces domaines, les exploitants agricoles québécois engagent à l’étranger, notamment au Mexique, pour faire les récoltes des travailleurs qui, de surcroît, représentent un avantage en ce qui a trait au prix de leur travail inférieur au salaire minimum.

Ce dernier fait rend compte d’un paradoxe que les États comme le nôtre entretiennent depuis qu’ils sont entrés dans la dernière phase de mondialisation majeure. Au Québec comme dans certains pays développés, une grande part des activités économiques se concentrent dans des domaines permettant le maintien de la prospérité et de la qualité de vie de ses habitants – exploitation minière, pétrolière, recherche et développement, entreprenariat, services… -. Cependant, les secteurs inhérents à la vie en elle-même comme l’agriculture sont délaissés par les citoyens et relayés aux travailleurs étrangers desquels nous sommes vite devenus dépendants. Le recours à une telle importation de main-d’œuvre bon marché durant la saison des récoltes est la preuve indéniable d’un handicap latent. Lorsque les mines seront épuisées, entrainant dans la même chute l’industrie technologique et les services dont dépend tant la croissance économique, rien ne permettra de réorienter suffisamment rapidement les Québécois vers des emplois indépendants d’un marché mondialisé pour éviter la crise sociale.

Pourquoi alors persiste-t-on à surqualifier les enfants, à les préparer aux domaines de pointe alors que la demande sur le marché du travail se fait criante dans des secteurs n’exigeant, au contraire, qu’un niveau de connaissance rudimentaire? Excusez-moi cette image un peu forte, mais serait-t-il plus cohérent d’envoyer les élèves non pas dans un camp de rattrapage scolaire cet été, mais plutôt dans un champ?

Bien que l’idée soit ici poussée à l’extrême, elle s’avérerait on ne peut plus intéressante que l’on n’y croirait. Le temps disponible avant que les limites de l’exploitation des ressources naturelles affectent les pays développés, au point d’altérer la structure économique à leur origine, ne se compte plus en générations, mais bien en années.

En conclusion, il ne faut point être devin pour comprendre que le besoin de s’alimenter subsistera encore demain, contrairement aux préoccupations liées aux enjeux qui sont les produits de la volatile prospérité économique. Les chances sont que l’économie primaire, semblant si distante aujourd’hui de nos vies postmodernes, y occupe pourtant une place grandissante au fil des ans, et ce, même une fois sortis du contexte pandémique.

À vrai dire, le retour de la consommation dans toute son envergure qu’occasionnera le déconfinement risque de contribuer à « l’effondrement » comme le qualifierait Jared Diamond. La recrudescence de l’extractivisme qu’engendrera un boum de la demande s’accompagnera d’un tout aussi grand « boum » marquant la fin d’une rêverie de l’humanité qui débuta lorsque celle-ci troqua l’esclave pour l’or noir, sachant ce dernier consumable et beaucoup plus rentable. Nous n’aurons point besoin, dans un futur rapproché, de citoyens en blouses blanches plongés dans la recherche et le développement. Nous aurons besoin de travailleurs ayant un champ de compétence beaucoup plus manuel et agricole. En prenant compte de cette réalité, les préoccupations sociétales relatives aux quelques points en moins affichés aux bulletins d’élèves semblent vite devenir insignifiantes, et il apparait davantage impératif de s’attarder sur la réforme de la façon dont nous formons les dits élèves.

La Chronique Utopique

Éditorial

Oyez! Oyez, Utopien.ne.s! J’espère que cette dernière semaine s’est passée en beauté! Je vous écris présentement de mon loft hightech en plein coeur d’Utopie21 avec vue sur la place de Vaterbaum (nah c’est une blague, je vous en supplie ne changez pas de journal, vous me manqueriez trop ;^;) alors que j’assiste aux préparations de la fête printanière. Cette semaine, notre équipe (c’est à dire moi, moi et moi) vous a composé un joli éventail d’articles pour vous préparer à l’événement en beauté! N’oubliez pas vos plants pour le Grand Jardin, je vous promets que cette année sera géniale!

-Lion

Jour du Grand Silence

-Par Lion-

Ce n’est pas un secret pour personne, chaque année, les fêtes du printemps s’amorcent par le Jour du Grand Silence; l’électricité est éteinte partout dans la ville sauf dans les bâtiments essentiels, tout le monde sort ses bougies et Internet est coupé. Bien que pour nous, cette coutume puisse sembler aller de soi, elle demeure relativement récente et unique à notre culture. Son apparition en 2070 a été relativement spontannée; le monde venait à peine de commencer à se remettre du Désastre et notre société était encore relativement jeune, néanmoins, nos arrières-grands-parents étaient déterminés à commémorer le jour de la Grande Peste, celle qui a le plus marqué leurs propres parents et grands-parents.

Bien peu d’archives ont survécu aux terribles années ayant suivi le Désastre, mais il est aujourd’hui bien connu que près de 3 millions d’innocents ont été emportés par la crise sanitaire ayant frappé le monde vers l’an 2020. Il est aujourd’hui plutôt difficile de replacer dans le temps le moment où ce qui était autrefois l’Occident a véritablement pris conscience du problème, mais au moment de l’établissement du Jour du Grand Silence, il était généralement considéré qu’il s’agissait du 13 mars. Nos aïeux, sur conseils de nos ancêtres, ont donc choisi cette date afin d’observer une journée entière de silence électronique et de recueillement, afin de ne pas oublier les trop nombreuses victimes de la Grande Peste. Depuis XX09, les victimes des années sombres et du Désastre sont aussi honorées lors du Jour du Grand Silence.

Comme à l’habitude, l’évènement débutera à minuit sonnant le 13 mars. Tous les habitants d’Utopie21 ainsi que les visiteurs étrangers sont invités à se rendre au marché afin d’illuminer leurs bougies à la flamme centrale et de participer à la procession silencieuse vers le Vaterbaum. Cette année, la ville encourage fortement l’utilisation de bougies bleues afin de commémorer l’anniversaire de la Grande Peste et du Désastre. Le service d’incendie tient à rassurer tout.e.s citoyen.ne.s inquiet.e.s quant à l’incinération du Grand Jardin, comme à chaque année, nos pompiers se tiennent prêts à s’assurer que le feu ne se propagera pas à l’extérieur de la zone.

Pour lire la suite de la chronique, rendez-vous sur i̶̱͇̘̘̰̮̟̹̜͇̓̒̈̉̃̔͛͘͜͠ͅń̸͎̪̌̿͐̇͝v̵̧̧͎̹̘̗̝̞̋ą̷̧̛̩̠̭̖͓̙̤̦̖̹̤͔̀͐͑͒̃̕͜l̷̢̧̛͍̜̦̖̳̣̮̩͛̏͒̔͂̎̂̄ͅī̷̢̨̭̓̌̀͂͐̅̕̕d̸̮͓͓̟͍͖̻̲̻͕̖͊̎̌͐̿̆e̴̫͔͙̲͔̱̦̤̪̪͐̄̅̀͊̆̉́͆̍͆̎̊̕ ̷̢̘̝̗͖̜͊̿u̶͍̹̻̣̎r̷̰̹͉͚͚̝͎̭̰̞̈͗͐͂̐̏̆͘͘͝ļ̴̪̞̳͇̞̙̺̼̃͗̂̋̋̆̊̃͘͘ͅ 

Joe Biden, plus vert qu’attendu

Note: Les opinions exprimées n’engagent que l’auteur-e du texte et ne réflètent pas la vision du journal étudiant « L’Exilé ».

Le 20 janvier 2021 à midi eut lieu l’intronisation du 46e président des États-Unis, mettant un terme par la même occasion au règne ici critiqué, là-bas sanctifié, de Donald Trump. Ce dernier, durant les quatre années de son mandat, n’aura pris en rien considération de l’urgence climatique dans l’élaboration de ses réformes aux objectifs d’enrichissement des biens nantis au détriment du peu dont pouvaient encore bénéficier les précaires.

Le nouveau chef d’État, lors de sa campagne électorale, semblait davantage préoccupé par la pandémie frappant de plein fouet le pays que par la question environnementale. Cependant, le peu d’intérêt dont il fit tout de même preuve à l’endroit de l’enjeu laissa présager un avenir meilleur – du moins à court terme – par rapport à ce que proposait son prédécesseur. En effet, Trump, qui retira le pays de l’Accord de Paris sur le climat semblait plutôt considérer la question environnementale comme un mensonge orchestré contre l’intérêt pécuniaire.

L’issue des élections à présent scellée ainsi que les poussières retombées depuis l’assaut lancé sur le plus haut lieu de la démocratie de la première puissance économique mondiale, le présent dirigeant dans ses fonctions semble animé par une conscience environnementale allant au-delà de tout ce que nous aurions pu espérer.

La réadhésion des États-Unis à l’Accord de Paris et le rejet du projet relatif au développement du secteur pétrolier de Keystone XL, voilà les deux gestes politiques posés bénéficiant à terme, et si la tendance se maintient, au rayonnement du pays internationalement certes, mais supposément aussi à l’humanité tout entière faisant face à une crise climatique sans précédent. D’autant plus qu’il est entendu que la puissance états-unienne sur les échiquiers politique et économique mondiaux ne peut être exclue dans l’élaboration d’un plan viable de transition vers un mode de vie durable.

Des changements longtemps espérés par un pan de la population décriant le statu quo entretenu par les instances politiques concernant l’urgence climatique furent évidemment reçus par ceux-ci comme un grand soulagement. Sans mentionner les quatre années qu’ils passèrent à grincer des dents à la moindre décision présidentielle.

Moi-même, bien que n’étant pas citoyen états-unien, je vis dans l’actualité de la semaine du 21 et du 22 janvier une lueur d’espoir pour les générations humaines présentes et à venir. Je me souviens le comble que fut pour ma personne de voir le projet d’oléoduc Keystone XL supposé relier l’Alberta au Texas avorter par la seule décision de Washington, désarçonnant ainsi Ottawa, laissant le prêcheur des sables bitumineux au désarroi.

Quelques jours passèrent tout comme les réflexions sur les évènements germèrent, murirent et me menèrent à remettre en question la foi en la longévité réelle de ce virage porteur de progrès emprunté par le représentant du pouvoir exécutif aux États-Unis.

Voici la conclusion que je pus tirer:

Tout d’abord, il est impératif de s’armer de réserve, voire de méfiance à l’égard du personnage qu’est Joe Biden qui, à cet instant, peut bien rayonner dans l’œil de l’activiste longtemps resté bredouille. Rappelons-nous que ce dernier fut élu substantiellement par la frange démocrate progressiste à laquelle il devait bien une dédicace, un hommage une fois arrivé au pouvoir. Or, le quasi octogénaire est aussi le tenant d’un discours d’unité nationale nécessitant de nombreux compromis de sa part pouvant faire à l’occasion reculer les avancées en matière sociale tout comme environnementale.

Ensuite, il est aussi intéressant de mentionner que sur la quarantaine de décisions exécutives qu’il aura déjà prises en date du 26 janvier, soit après six jours passés dans ses nouvelles fonctions, seules les deux précédemment mentionnées (la réadhésion à l’Accord de Paris et l’arrêt du projet Keystone XL) ont une visée environnementale, mais nous y reviendrons. En comparaison, une dizaine de décisions exécutives furent elles, décrétées unique pour la lutte contre la pandémie. Il faut admettre que la situation actuelle en lien avec la propagation du virus est critique aux États-Unis, et qu’en conséquence, une part substantielle des ressources étatiques doivent y être allouées. Or, une fois cette première crise traversée qu’en sera-t-il de la seconde, environnementale celle-là? Méritera-t-elle le même traitement, la même attention, les mêmes moyens déployés?

Inutile de se surprendre si les belles paroles actuelles digressent en une prise en charge minimaliste et même insuffisante à la résolution de la grande problématique de notre époque (la crise environnementale). Pour cette raison, la lutte et la mobilisation en faveur d’un changement de paradigme écologique appartiennent encore à l’avenir.

Par changement de paradigme, je ne suggère pas la prise de quelques mesures plus ou moins concrètes pour pallier la situation sans oser altérer les assises du système sacro-saint d’infinie croissance économique elle-même reposant sur une impossible et infinie croissance de notre consommation énergétique. Une réelle refonte de nos perceptions sur l’environnement et ses fonctionnements doit s’effectuer.

La Terre ne recèle que d’une quantité fixe de matière en continuelle transformation vers son état d’origine comme le pétrole qui, une fois consumé et devenu CO2, reprendra sa place dans la lithosphère. Or, le rythme auquel s’effectue ce cycle est incomparablement inférieur à celui auquel l’humain puise la ressource pour la brûler au moment où j’écris. La pénurie nous guette donc, et le seul moyen envisageable pour éviter de la subir sous forme d’une crise majeure reste la décroissance volontaire de notre consommation énergétique générale et intrinsèquement de nos niveaux de vie.

Plus que jamais, il importe que les engagements signés aujourd’hui au bureau ovale soient respectés mordicus et même renforcés si les circonstances l’exigent, je le conçois. Seulement, la construction d’un oléoduc avortée ainsi que la réadhésion, peut-être purement symbolique et diplomatique, à l’Accord de Paris n’endiguera en rien les 61% d’électricité toujours produite grâce aux énergies fossiles aux États-Unis. Écran de fumée ou pas, les mesures n’ont rien à voir avec les réels changements nécessaires.

L’action citoyenne ne doit donc pas prendre de répit même en cette période qui peut sembler en être une de récolte où l’on commence à entrevoir le résultat de notre mobilisation. Elle doit au contraire s’intensifier afin de freiner les figures dirigeantes et autres groupes ayant intérêt à ce que persiste l’usage de combustibles fossiles pourtant amoral.

En terminant, ne devrait-il pas revenir à la population de faire preuve d’audace lorsqu’elle fait part à son dirigeant de ses aspirations quant à la direction qu’elle souhaite voir sa nation emprunter? Je suis bien conscient de ne pas être étatsuniens et sans doute que vous, mes lecteurs, ne l’êtes pas non plus, mais en plus de notre proximité géographique, le pays qui borde au sud du nôtre impose son influence quasi hégémonique sur l’ensemble du globe. En conséquence, il serait mensonger d’affirmer qu’en vertu d’un soi-disant principe de souveraineté des états, nous ne serions pas, en tant que Canadiens ou Québécois, concernés par les décisions prises par Washington. Faisons pression sur nos autorités directes et continuons à dénoncer les projets d’exploration au Québec ou d’exploitation et d’exportation d’hydrocarbures dans l’Ouest. Cependant, permettons-nous de projeter notre discours et nos requêtes outre les frontières. La crise climatique prend sa source aux quatre coins du monde, ses effets délétères ont la même portée et sa résolution nécessitera sans doute une mobilisation d’un ordre similaire. Demandons plus, appelons à l’abolition du paradigme de croissance infinie, exigeons la mise en place d’un mode de vie carboneutre dans la société de consommation et de production effrénée qui nous entoure. Une fois que les résultats de la lutte arriveront, même si face à nos propositions initiales ils ne représentent qu’une fraction, ce sera là déjà un réel accomplissement.

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