
Photo : Guillaume Giard
Le 7 octobre passé sortait Russian Dream, le premier single d’Isotope. C’est quoi Russian Dream ? C’est d’abord et avant tout dansant. C’est un rythme entraînant et une instrumentation pleine de couleurs, tout ce qu’il fallait pour m’inspirer à en faire un article.
Isotope, collectif de Hull, quatre gars de 17 ans qui décident de jouer de la musique ensemble. Ils partent avec un projet, des idées et ils créent. Ce qu’on écoute dans Russian Dream c’est une production minutieuse, un univers sonore très personnel avec une basse présente, un solo de guitare, plusieurs segments aux caractères variés, mais c’est surtout fait maison de A à Z et c’est ce qui moule leur travail.
Qui de mieux pour parler du collectif que les gars en question ? J’ai eu la chance de poser des questions au groupe, voici donc Isotope.
Isotope c’est quoi ? Présentez-vous en quelques mots.
Isotope : « Isotope, c’est un groupe composé de lb66, Max Malaxe, Raf et D’homme, quatre gars qui trippent un peu trop sur la musique. On s’est rencontrés au secondaire puis on a commencé à faire de la musique ensemble cet été dans le sous-sol de Raf. À force d’en faire et d’avoir du gros fun sale, le sous-sol est devenu un studio et on est devenus Isotope. »
Vous êtes 4, comment travaillez-vous comme collectif ?
Iso. : « Léo, alias lb66, est notre ingénieur du son, c’est lui qui maitrise le mieux le logiciel sur lequel on produit nos chansons. Lui et Raf, un virtuose de la guitare et de la basse, sont les beatmakers du groupe. D’homme et Max sont les MCs. En fusionnant nos quatre méthodes différentes, mais complémentaires, d’approcher la musique, on réussit toujours à finir avec un résultat qui fait l’unanimité. »
Qu’est-ce qui vous a amenés vers la musique ?
D’homme : « Comme tous les membres d’Isotope, j’ai toujours adoré la musique. Je joue de la guitare et j’écris depuis que je suis adolescent, mais j’ai commencé à enregistrer mes créations aux côtés de lb66 il y a un peu plus d’un an. Grâce à lui j’ai appris à faire mes propres beats et à prendre mon titre de rappeur plus sérieusement. »
Raf : « Mon intérêt pour la musique a débuté il y a environ 3 ans. J’avais des cours de guitare au secondaire et je n’aimais vraiment pas ça. Je n’aimais pas le côté « encadré » qu’il nous enseignait et puis une année, j’ai eu un prof qui a tout changé ma perception de la musique. Il m’enseignait de manière à pouvoir créer et jouer des harmonies. C’est à ce moment que j’ai sérieusement débuté la guitare et plus tard la basse. Ce qui me passionne le plus dans la musique c’est quand ça groove, tu sais ? Le « hoomff » qui te fait danser de la tête aux pieds. C’est l’une des meilleures sensations quand on est tous devant l’ordi et qu’on écoute nos chansons, on danse puis on saute ! »
lb66 : « Vers l’âge de 14 ans, je suis tombé sur une des vidéos de producteurs qui montraient comment ils faisaient leurs beats. Ayant toujours eu une passion pour la musique, je me suis dit que je devais essayer de faire mes propres morceaux. Je suis tombé en amour avec la production depuis.
Max : « Je crois que si j’avais à trouver la cause principale de cette passion c’est très cave, mais c’est quand j’ai commencé à essayer de faire la plus grosse playlist Spotify possible. Cette quête me poussait à découvrir de la musique et après avoir passé beaucoup de temps à en écouter, j’ai développé mes goûts. Puis Raf m’a introduit à enregistrer des compositions et montrer que le que c’était possible. Les premiers résultats étaient très moyens, mais c’était mieux que ce que je pensais pouvoir faire. Depuis, je vois une forme de progrès à chaque nouvelle chanson. »
Quel est le meilleur album jamais fait d’après vous ?
D’homme : « Aucun album n’est objectivement le meilleur, mais Some Rap Songs de Earl Sweatshirt est sûrement mon préféré. Sinon, Dark Side of the Moon de Pink Floyd, Madvillainy de Madvillain et An Awesome Wave de Alt-J sont également des projets impeccables à mes yeux. »
Raf : « Une question très difficile à répondre haha ! Je dirais Oracolo de Skinshape. C’est un des albums qui m’a le plus inspiré dans mon évolution musicale due à la manière dont il arrive à faire voyager son auditeur. »
lb66 : « C’est une question très difficile, mais je vais essayer d’énumérer les albums que j’ai le plus appréciés. Je dois nommer Icedancer et Red Light de Bladee. Ensuite, l’album e de Ecco2K contient de la musique qui est unique au max. Ce son différent m’a grandement inspiré en tant que musicien. »
Max : « Cette question me hante depuis toujours, car je suis incapable de donner une réponse. Je vais essayer d’en dire le moins possible, mais sachez que j’en passe beaucoup. Ready to Die de Notorious Big est un des albums que j’ai le plus écoutés au début de mon secondaire. Sinon il y a Wish You Were Here de Pink Floyd, Strange Days de The Doors, tous les albums d’Harmonium (ils sont tous excellents), Exmilitary de Death Grips, High Visceral Pt. 1 de Psychedelic Porn Crumpets, et j’en passe beaucoup. »
Qui est ou sont vos idoles au Québec en musique ?
D’homme : « Vincent Roberge, alias Les Louanges, est un artiste qui m’inspire énormément. Sa musique originale, travaillée et accessible prouve qu’il a un avenir très prometteur. »
Raf : « Mes idoles actuelles sont le groupe Choses Sauvages. Un groupe juste fou ! Ils ont tout pour appeler ça un groove interstellaire. Ils sont pour moi une énorme source d’inspiration au niveau de la couleur qu’ils donnent à leurs chansons. »
lb66 : « Pour être honnête, j’écoute très peu d’artistes québécois par contre si je devais nommer une inspiration je dois je me dois de nommer Kaytranada. Sa musique de style électronique et danse m’a grandement influencé, spécialement lorsque je travaille avec isotope. Sinon, allez écouter Meat Computer, artiste de Montréal qui fait des vagues dans le underground
Soundcloud. »
Max : « Je change d’idole très régulièrement et autant que je voudrais dire Serge Fiori ou Jean Leloup et j’irais pour Biz de Loco Locass. La combinaison de tous les facteurs dans lesquels il excelle est surhumaine à mes yeux. Je dirais qu’il m’inspire dans le sens que j’essaye toujours d’atteindre son niveau et une des causes pour lesquelles j’ai commencé à m’intéresser à l’écriture. »
Visez-vous une uniformité de style dans votre musique ou la porte est ouverte à d’autres genres ?
Iso. : « C’est sûr que le hip-hop est le style qui influence le plus notre art, mais chaque membre du groupe a des goûts musicaux relativement différents. Tout en y mettant notre touche personnelle, on risque de toucher à une multitude de genres sans se limiter en termes d’expérimentation. »
Le journaliste gratte des infos en primeur… Avez-vous des projets plus imposants à venir, une date ?
Iso. : « En ce moment, on se concentre strictement sur la création de singles qui vont sortir dès que possible. On ne peut pas vraiment donner de date, mais restez à l’affût ça s’en vient ! Puis, c’est clair qu’on veut éventuellement sortir des projets, mais d’ici là on a bien des choses à vous montrer. »
Pour finir, où est-ce qu’on vous suit, qu’on vous écoute ?
Iso. : « @isotope.musique sur Instagram et simplement Isotope sur Spotify, Apple Music, etc.
Suivez aussi notre chaîne YouTube sur laquelle le vidéoclip de Russian Dream est présentement disponible. Finalement, vous pouvez suivre les membres du groupe sur Instagram : @lb66music, @max_malaxe, @rafavec_un_f et @_d.homme. »
Je conclus en vous répétant d’aller sans tarder écouter le travail d’Isotope et de les surveiller si vous accrochez, ils pourraient de nouveau nous offrir des petits bijoux comme celui-ci.
Vous êtes musiciens, vous cherchez de la visibilité, que vous alliez au Cégep du Vieux Montréal ou non, contactez-moi et je me ferai un plaisir d’écouter votre travail.